Nous sommes dans le plein hiver, il couvre le premier trimestre de l’année calendaire et pourtant, les jours allongent, déjà 35 minutes de lumière en plus, et de très belles journées peuvent se présenter.
Tout cela pour raviver notre fièvre planteuse.
Que choisir entre semis et achat de plants
semis | plants |
disponibilité plus tardive | disponibilité précoce |
variétés peu communes | variété communes |
céleris, fenouils, choux variés, salades, poireaux | Tomates, aubergines, poivrons, piments, courges diverses, melons, concombres, potimarrons, citrouilles variées, coquerets |
financement peu élevé | financement supérieur |
Mais les nuits et parfois certains jours, restent très froids et la grande majorité des semis, à l’extérieur, serait vouée à l’échec.
Alors, que faire ?
Nous allons faire nos semis à l’abri pour, le moment venu, disposer de belles plantules, et prendre ainsi une avance d’un ou deux mois sur les possibilités naturelles.
Ce procédé, nous permet également d’amener à coup sûr, de beaux fruits à parfaite maturité, relativement tôt dans la saison ou de cultiver des variétés qui ne se reproduisent pas naturellement sous notre climat
Ces semis, dits “semis sous abri”, sont une forme de forçage.
Où ?
serre
chassis
le long d'un mur extérieur
derrière une fenêtre
L’idéal, serait bien sûr une serre hors gel… à défaut une serre froide, un châssis et, si l’on est dépourvu de ces moyens, il faut envisager de se rapprocher de la maison où les coins favorables ne manquent pas.
Devant la fenêtre de l’atelier ou du garage, dans la véranda, dans l’embrasure des fenêtres, qu’elles soient d’escalier, de salle d’eau ou de chambre, dans un grenier très éclairé …étant entendu, que ces pièces ne doivent pas être surchauffées, mais plutôt fraîches, entre 15 et 18° car notre problème n’est pas de faire pousser vite pour devoir cultiver à l’intérieur mais bien de disposer de plants solides pour être repiqués ou transplantés dans le potager, cette dernière opération ne pouvant se faire en toute sécurité que vers la mi-mai.
Quand ?
carnets de culture
Je vous ai déjà parlé du carnet de culture ou de jardin … il vous aidera à caler votre point de départ au fil des saisons. Il ne faut pas seulement noter les points de départ, il faut également les critiquer : était-ce trop tôt ou trop tard ?
Guides et calendriers
A défaut, consultez un guide de culture ou bien un calendrier lunaire mais ces ouvrages très généraux, établis pour la France, doivent être adaptés à notre terroir qui est d’ailleurs très varié. Un correctif régional est parfois mentionné qui donne globalement deux semaines d’avance à notre région. A vous d’établir votre correctif, en pensant bien que le résultat obtenu une année, n’est pas forcément reconductible.
D’une manière très générale, ces semis peuvent être commencés dès la mi-février et seront poursuivis jusqu’en mars. L’objectif final est d’être prêts à temps.
Mode d’emploi
J’utilise de petits godets de plastique de récupération, qui devraient en principe avoir été désinfectés avant réemploi.
Remplis de terreau pour semis, légèrement tassé, ils sont rangés dans des paniers ou barquettes, par six ou plus. Cette mise en barquettes, n’a rien à voir avec le mode cultural mais facilitera les manutentions qui seront nombreuses.
Pour la mise en place de la graine, dont la saisie est parfois problématique, j’utilise un genre de pince à épiler ,et je dépose deux graines par godet, vers le milieu de celui-ci, séparées d’environ 1 cm.
L’enfouissement est variable, suivant la taille de la graine, d’environ 5mm pour de la tomate sans pour autant dépasser 1 cm pour les plus grandes telles que celles des courges
Si les deux graines germent, à la levée des plants, je supprimerai le plus grêle qui est généralement le dernier, ou le moins bien formé, pour ne conserver qu’un plant par godet.
Cette méthode peu paraître dispendieuse, mais elle présente l ‘avantage de permettre une sélection à priori et donne l’assurance d’avoir un plan par godet, à moins d’utiliser des graines dont la durée de vie est largement dépassée.
godet
terreau
graines
étiquette
Que mettre sur l’étiquette ?
Conditions d’optimisation
Arrosage
La durée de germination est propre à chaque espèce, mais est influencée par l’humidité. En excès il y a risque de pourriture et en manque, il y a pour le moins allongement de la durée de germination, voir échec si le processus à été interrompu.
Le maintien de l’humidité sans excès durable, sera primordial pour la croissance des bébés plantes.
Il n’est pas question d’arroser les godets un à un aussi, j’ai contourné cette difficulté en utilisant des bacs étanches, dans lesquels j’organise une rotation des barquettes.
Un bac de trempage qui assure 1 à 2 cm de liquide au pied de chaque godet et permet de les gaver d’eau par capillarité et à côté, des bacs d’égouttage.
Le séjour en bac de trempage est assez court, d’une demi-heure à quelques heures suivant la température ou l’occupation, tandis que le séjour en bac d’égouttage peut aller à plusieurs jours en fonction de la température, de l’humidité apparente du terreau, de l’aspect du plant et particulièrement de la rigidité et de la couleur des feuille.
Si les feuilles ont tendance à devenir pendantes, il est grand temps de donner à boire à ces plantes. Dans la mesure du possible, il vaut mieux ne pas attendre que les plantes réclament, sans tomber dans l’excès.
Lumière
Dans un local tempéré, bien éclairé et pas seulement par un châssis de toit qui tirerait nos plants vers le haut mais, de préférence devant une fenêtre, tout en évitant si possible le soleil direct qui a tendance à brûler.
Surveillance et ravageurs
Faire ses plants, quelle que soit le mode opératoire retenu, c’est rendre au moins deux visites par jour à ses bébés car outre l’arrosage, il faut également veiller à ce que la température ne devienne pas excessive, donc aérer puis refermer à l’approche du soir, c’est également la chasse aux parasites, qu’ils soient pucerons, mouches ou petites limaces grises.