Acariens
Les acariens sont des proches parents des araignées, mais se distinguent des véritables araignées par leur morphologie massive (fusion de la tête, du thorax et de l’abdomen) et leur régime alimentaire. Ils ne présentent ni ailes, ni antennes et possèdent en général 4 paires de pattes. Les acariens phytophages sont de très petite taille, de moins du millimètre et ont une forme ovoïde ou allongée. Ils se nourrissent en suçant le contenu des cellules végétales. Celles-ci se remplissent d’air et donnent un aspect grisâtre ou brunâtre. Sous l’effet des innombrables piqûres les tissus sont détruits, ce qui engendre divers symptômes : jaunissement, déformation d’organes, arrêt de croissance, formation de galles.
Les acariens sont ovipares ou vivipares. Les œufs donnent naissance à des larves, puis à plusieurs stades mobiles avant l’apparition des adultes. Chez les espèces phytophages, la fécondité généralement très élevée, associée à un nombre important de générations annuelles, leur confère un pouvoir de multiplication considérable.
En pratique, on peut distinguer divers groupes d’acariens en tenant compte des dégâts causés :
Les agents d’érinose et de galles
L’érinose est caractérisée par l’apparition à la base inférieure des feuilles d’un duvet de longs poils. Ces altérations sont produites par les piqûres d’un acarien microscopique, vermiforme, qui provoquent l’hypertrophie des poils épidermiques du végétal. Cette affection commune sur vigne, noyer, hêtre, érables etc. est généralement sans incidence.
Les galles forment de petites verrues ou des mini cornes vertes, jaunes, rouges à la face supérieure des feuilles hébergeant les acariens dans leur cavité : cette affection mineure est fréquente.
Les tétranyques
Ce groupe comprend de nombreuses espèces d’acariens, au corps arrondi, de couleurs verte, jaune, orange ou rouge très nuisibles aux plantes cultivées.
Parmi les importants ravageurs des vergers et de la vigne, se situent l’acarien rouge et l’acarien jaune. L’acarien rouge s’attaque essentiellement à des ligneux, l’acarien jaune se développe sur de nombreuses familles de plantes comprenant des ligneux, des plantes herbacées ornementales ou maraîchères.
La prolifération des trétanyques est favorisée par un printemps et un été chaud et sec. Quelques soient les plantes atteintes, les symptômes sont similaires : feuilles bronzées, grisâtres ou d’aspect argenté qui finissent par se dessécher. La photosynthèse réduite affaiblit les plantes.
Sur les végétaux ligneux, elle est la cause d’un mauvais aoûtement pouvant, dans le cas de fortes infestations, avoir des incidences sur la croissance et la production de l’année suivante. Ces deux espèces sont assez représentatives de la complexité et de la diversité des cycles des acariens attaquant les ligneux.
L’acarien rouge hiverne sous forme d’œufs déposés dans les irrégularités de l’écorce. L’activité des jeunes larves débute tôt au printemps, les dégâts sont déjà sensibles au moment de la floraison. Il s’ensuit un grand nombre de générations estivales.
L’acarien jaune hiverne sous forme de femelles, au sein de l’écorce ou d’abris divers ; la première ponte a lieu sur des plantes herbacées adventices ou ligneuses. Les larves gagnent ensuite les arbres fruitiers sur lesquelles apparaît d’emblée une population dense d’acariens qui continue à proliférer au cours de 6 à 7 générations estivales. La connaissance des espèces en cause permettra de positionner les traitements printaniers.
Les tarsonémes
Les tarsonémes sont des acariens ovales de moins de 0,2 mm qui affectent essentiellement le fraisier, les plantes ornementales cultivées en serre et les bulbes.
Les fraisiers infectés ont un aspect vitreux, les feuilles du cœur restent petites et recroquevillées. Les dégâts apparaissent par plaques dans la culture.
Sur les plantes ornementales, le tarsonéme commun largement répondu, provoque des malformations importantes. Les feuilles deviennent ridées, décolorées, cassantes, aux bords enroulés. Les tiges rabougries, les boutons floraux avortés. Les bulbes entreposés se dessèchent ou donnent en culture des plantes malformées.
Lutte
Préservation de la faune auxiliaire
Au cours de l’été les populations d’acariens sont la proie des prédateurs : punaises, coccinelles, acariens carnassiers, Il convient de prendre en compte les effets positifs de cette faune dans le choix des produits de traitement et de leur positionnement.
Cette lutte biologique est actuellement largement mise au profit, avec succès, en culture commerciales sous serre.
Lutte chimique
Les traitements traditionnels d’hiver visent les œufs et les adultes hivernants, Ils participent à la limitation des populations ; mais tous les individus, bien protégés dans leur site d’hivernation, ne sont pas tous tués. Il est donc important que d’autres traitements interviennent à la reprise d’activité des acariens en visant les très jeunes larves, afin de diminuer le potentiel de reproduction. La période d’application sera à adapter au cycle biologique des ravageurs en tenant compte de l’éventuelle résistance des acariens à certaine substance.
Maryvonne Decharme
Aculops Fuchsiae
Nouveau en France, un acarien nuisible, originaire du Brésil et présent en Californie, provoquant la galle du fuchsia a été détecté dans le Golfe du Morbihan de Pont-Aven à la presqu’île de Rhuys. Plusieurs personnes de la SHPA, dès 2003, ont pu, malheureusement, le constater !
Symptômes et éléments de biologie
Aculops fuchsiae est parasite pour au moins 3 espèces (F. arborescens, F. magellanica, F. procumbens) et plus de 30 cultivars.
Mais 2 espèces dont F. microphylla sont très résistantes.
L’attaque provoque une rouille et une déformation des feuilles. Des excroissances (galles) s’enflent de manière difforme, se gonflent et deviennent souvent rouges : les galles foliaires ressemblent à celles de la cloque du pêcher.
Les fleurs se déforment… toute nouvelle croissance est arrêtée.
Aculops fuchsiae, jaunâtre et fusiforme, vit et se reproduit dans les tissus atteints par les galles et à l’intérieur des poils foliaires.
Il tolère une température hivernale de 5°C et préfère les températures fraîches.
Conduite à tenir en présence de symptômes
Aculpos fuchsiae, compte tenu du fort potentiel de dissémination (vent, oiseaux, abeilles…), est classé comme organisme nuisible de lutte obligatoire (arrêté du 31 juillet 2000) :
Le fuchsia contaminé doit être détruit par le feu.
Il n’existe aucun produit phytosanitaire homologué contre cet acarien et les plants infestés ne doivent être évidemment ni multipliés, ni vendus ni cédés gracieusement.
les outils en contact doivent être désinfectés
Les sites (jardins particuliers, espaces verts urbains…) où Aculops fuchsiae a été détecté font l’objet d’une mise en quarantaine.
La découverte de cet acarien doit être impérativement déclarée à la DRAF/SRPV Bretagne (02 99 87 45 87)
Cheimatobie
La cheimatobie ou phalène hiémale est un papillon polyphage dont la chenille est très nuisible. Quasiment disparue il y a quelques dizaines d’années à la suite de certaines modalités de traitement, elle est à – nouveau relativement fréquente mais de manière apparemment aléatoire. Elle évolue sur de nombreuses essences fruitières et forestières. Les cerisiers, les abricotiers, les pruniers et les pommiers sont les hôtes les plus fréquents.
L’importance des attaques est très variable d’une année à l’autre, mais quand elles pullulent sur un cerisier par exemple, elles peuvent endommager ou détruire la quasi-totalité du feuillage. Le terme de phalène hiémale (hiémale = hivernal) vient du fait que les papillons apparaissent d’octobre à décembre (parfois plus tard à une époque ou les autres insectes sont en hivernation). Comme toutes les phalènes, le mâle et la femelle présentent un dimorphisme sexuel accusé. La femelle n’a que des moignons d’ailes, elle est incapable de voler (c’est un papillon marcheur). Les mâles ont des ailes normales gris brun. Leurs corps est d’environ 8 à 10 mm et l’envergure du mâle de 20 à 25 mm.
Dès leur sortie les femelles gagnent l’extrémité des branches où elles sont fécondées et déposent leurs pontes. L’éclosion des jeunes chenilles a lieu au début du printemps, elles s’attaquent d’abord aux bourgeons, aux lambourdes, aux fleurs dont elles détruisent tous les organes, puis aux feuilles et enfin aux jeunes fruits. A leur plein développement elles atteignent environ 30 mm.
Elles se déplacent de manière caractéristique : elles rapprochent leurs pattes antérieures et leurs fausses pattes postérieures, puis lancent leur corps en avant, paraissant ainsi « arpenter » leur chemin, d’où le nom de chenilles arpenteuses (et le nom de géométrides attribué à la famille de ces papillons).
A la fin de leur développement larvaire (au bout d’une quarantaine de jours environ) les chenilles se laissent choir sur le sol, pendues à un fil de soie puis elles s’enfoncent dans le sol ou elles se nymphosent dans une coque terreuse. L’insecte reste ainsi au repos pendant tout l’été, jusqu’à l’automne.
Les conséquences de ces attaques peuvent être plus ou moins graves selon l’importance des populations de chenilles.
La récolte de l’année peut être en partie ou totalement détruite, mais celle de l’année suivante peut être aussi compromise.
Lutte
Piégeage : à l’automne, pose de bandes engluées autour des troncs, empêchant les femelles de gagner la couronne de l’arbre.
Les traitements de printemps visent les jeunes chenilles avant que des dégâts importants soient causés. Le traitement insecticide peut s’associer aux traitements anticryptogamiques pré ou post floraux.
Maryvonne Decharme
Cochenilles
Les cochenilles (aussi appelées, poux collants, poux des serres) affectent sous nos climats essentiellement les espèces ligneuses fruitières et ornementales et les plantes ornementales cultivées en serre.
Ces ravageurs mesurent entre 2 et.8 mm. et présentent des caractères originaux. Le mâle et la femelle sont très différents. Le male ailé très petits à l’allure d’un minuscule moucheron et passe souvent inaperçu. La femelle a un corps massif, le plus souvent arrondi sans ailes et pour bon nombre d’espèces, adhérant au végétal. Les téguments de toutes les espèces de cochenilles présentent des glandes excrétrices dont les productions, cire ou laque, forment un revêtement protecteur du corps de l’insecte. La nature de ce dernier permet en pratique de classer les espèces nuisibles en trois groupes :
Principales espèces de cochenilles
Cochenilles à carapaceLa cochenille du cornouiller affecte divers arbres et arbustes fruitiers, ornementaux et la vigne Parmi les espèces ornementales : céanothe, Cotonéaster, Eleagnus, Escallonia, Magnolia, Pyracantha, cerisiers et pommiers. Elle occasionne une intense fumagine.
La cochenille de l’hortensia affecte les arbres et arbustes ornementaux : érable champêtre, platane, tilleul, cornouiller, viornes, Rosacées, hortensia. Elle est fréquente en espaces verts sans extrême gravité.
La cochenille floconneuse commune sur les houx, les rhododendrons, les camélias, les plantes cultivées en serre. Elle peut freiner la croissance, décolorer le feuillage et altérer la floraison.
La cochenille noire de l’olivier, commune en région méditerranéenne, affecte : olivier, laurier rose, Agrumes, cycas. Elle entraîne une intense fumagine.
Le pou des Hespérides, ravageur cosmopolite, polyphage, commun sur une multitude de plantes d’ornement cultivées en serre ou à l’extérieur en conditions climatiques favorables, parmi celles-ci : agrumes, laurier rose, Rhododendron, viornes, anthurium, Poinsetia, Ficus, Hibiscus etc. Elle peut entraîner une abondante fumagine et altérer la croissance.
Cochenilles à bouclier
La cochenille du fusain affecte uniquement les fusains à feuilles persistantes. Elle provoque la chlorose des feuilles, des encroûtements sur les parties ligneuses et à terme une réduction de vigueur.
La cochenille rouge du poirier, commune sur poirier, pommier, pêcher, prunier, amandier, cerisier, marronnier, forme des encroûtements épais sur les parties ligneuses qui rendent la lutte difficile.
La cochenille jaune des arbres fruitiers, commune sur pommier, poirier, prunier et nombreux feuillus forestiers provoque peu de dégâts.
Le pou de San José, dangereux ravageur polyphage (plus d’une centaine d’hôtes), surtout nuisible au siècle dernier sur les arbres fruitiers (dont la production pouvait être anéantie) est devenu peu fréquent aujourd’hui à la suite d’une lutte assidue.
Cochenilles à corps mou
La cochenille farineuse des serres, d’origine tropicale, est commune sur une grande diversité de plantes de serre, en particulier : Cactées, orchidées, Liliacées, palmiers, agrumes.
La cochenille du lin de Nouvelle Zélande, très fréquente sur son hôte, affecte aussi les Cordylines. Les plantes, parfois affaiblies, peuvent mourir.
La cochenille australienne, ravageur autrefois important sur agrumes et aujourd’hui maîtrisée, mais encore présente dans le sud de la France, peut aussi s’attaquer à diverses plantes d’ornement : mimosa, laurier-rose, Acacia, genêts, rosier.
Les œufs sont pondus sous la rapace ou sous le bouclier ou dans un sac cireux, l’ovisac, généralement débordant du corps de la femelle est bien visible. Les jeunes larves sont très mobiles, légères elles peuvent être emportées par le vent. A la suite de cette phase de déplacement les larves des cochenilles à carapace et des diaspines se fixent définitivement au végétal en y enfonçant leurs pièces buccales. Les larves et les adultes des cochenilles farineuses restent mobiles toute leur vie.
Comme les pucerons, les cochenilles se nourrissent de sève qu’elles prélèvent à l’aide des conduits du rostre profondément implantés dans les tissus végétaux. Le rejet par l’anus de substances sucrées favorise également le développement de la fumagine.
Ne serait-ce que par leur présence, les cochenilles déparent les végétaux. Les accumulations de carapaces, d’amas filamenteux des cochenilles farineuses ou des ovisacs, les encroûtements de boucliers sur des troncs et la présence de fumagine nuisent à l’aspect des plantes ; mais les dégâts les plus graves sont surtout liés aux prélèvements de sève et plus encore à l’injection de salive toxique. Leurs piqûres peuvent provoquer la décoloration des feuilles (cochenilles du fusain, du figuier), l’inhibition de ta floraison (sur diverses espèces ligneuses), le dépérissement des rameaux ou des branches atteintes.
Les encroûtements de boucliers sur l’écorce des troncs peuvent entraîner un dessèchement progressif, l’éclatement de l’écorce, le dépérissement des zones atteintes et la perte des charpentières. Ces symptômes extrêmes peuvent être induits par diverses cochenilles des arbres fruitiers, telles que la cochenille rouge du poirier, la cochenille virgule du pommier (sur pommier), le pou de San José sur arbres fruitiers, arbres ornementaux ou forestiers.
Sur les plantes ornementales cultivées en serre, la pullulation des cochenilles farineuses ou à bouclier, entraîne à plus ou moins long terme un ternissement, un jaunissement des organes, un affaiblissement des plantes parfois létal.
Lutte
La lutte est difficile car les cochenilles sont protégées par leur carapace, leur bouclier et leurs filaments cireux peu perméables aux insecticides.
A l’échelle individuelle, il est possible de les éliminer manuellement en les frottant avec un coton imbibé d’alcool ou d’insecticide.
Il existe des possibilités de lutte biologique par apport dans les cultures de certains ennemis naturels des ravageurs présents. C’est pour lutter contre la cochenille australienne, redoutable ravageur des agrumes que fut mise au point la première application de lutte biologique à grande échelle par l’introduction d’une coccinelle prédatrice dans les vergers de Californie à la fin du 18ème siècle.
Aujourd’hui ce type de méthode est utilisé sous abris, contre les cochenilles farineuses sur agrumes et cultures ornementales en faisant appel à une coccinelle prédatrice.
Lutte chimique
Elle n’est pas toujours satisfaisante car le corps des insectes est bien protégé par les carapaces et les filaments cireux.
Les produits utilisés sont: purin de fougère seul ou avec des huiles de lin et d’olive associées au savon noir . L’huile favorise l’adhérence et la pénétration du produit et asphyxie les insectes. le savon est un dispersant.
L’efficacité d’un traitement d’hiver dépendra de la sensibilité des formes hivernantes -variable d’une espèce à l’autre et de la précocité de la reprise d’activité des insectes. Son efficacité n’est pas toujours suffisante. Les traitements doivent plutôt viser la destruction des larves mobiles plus sensibles aux insecticides. Ces traitements auront lieu au printemps et seront à renouveler en tenant compte de la biologie des espèces et de l’importance de l’infestation.
Maryvonne Decharme
Courtillières
La courtilière encore appelée taupe grillon ou jardinière est un grand insecte de 4 à 5 cm de long, aux pattes antérieures fouisseuses et aux pièces buccales volumineuses.
Elle a une existence essentiellement souterraine. De régime omnivore, elle consomme aussi bien des vers de terre, des larves d’insectes que des racines et divers organes végétaux souterrains. Elle se montre nuisible en sectionnant les racines ou en rongeant tubercules, bulbes etc. La courtilière creuse aussi des galeries profondes où elle accumule des réserves et où elle se réfugie le jour ainsi qu’en période hivernale.
L’insecte est prolifique ; la courtilière pond 200 à 300 œufs au cours de l’été dans une cavité du sol. Les larves déjà bien développées, mais seulement différentes des adultes par la taille, hivernent et redeviennent actives au début du printemps suivant. Elles terminent leur évolution à l’automne, mais ne s’accoupleront qu’au mois de juin. Le cycle dure 2 ans.
Lutte
Piégeage : dans des sillons de 30 cm de largeur et de profondeur, séparés de 4 à 5 m. remplir sur 20 cm. de fumier et recouvrir de 10 cm de terre.
Les courtilières s’abritent dans le fumier et sont détruites en s’éparpillant par temps froid.
Lutte chimique à proscrire, penser à utiliser des répulsifs naturels, purins d’ail et autres associations
Maryvonne Decharme
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Doryphore de la pomme de terre
Bien connu sur les cultures de pomme de terre, le doryphore a fait par le passé des dégâts considérables sur cette production et reste aujourd’hui un ravageur redouté.
En effet, ce coléoptère jaune rayé de noir et sa larve rouge orangé ponctué de points noirs sur les cotés, sont capables de détruire en totalité le feuillage des pommes de terre.
Cet insecte, inféodé à la famille des Solanacées, vit préférentiellement sur les pommes de terre, à défaut il peut s’attaquer aux aubergines, tomates et Solanacées sauvages (morelle noire, morelle douce amère).
Les insectes adultes hivernent dans le sol et sortent en avril-mai. Les œufs, orangés, sont déposés à la face inférieure des feuilles. Comme les adultes, les larves se nourrissent du feuillage, puis au bout de deux à trois semaines s’enfouissent dans le sol pour se nymphoser. Les adultes sortent en juillet, s’alimentent abondamment et s’enterrent pour hiverner jusqu’au printemps suivant. Dans le midi, il peut y avoir une 2ème génération
Lutte
La lutte est obligatoire dans les régions exportatrices de pommes de terre et de légumes.
Au jardin, il est possible de recueillir manuellement les premières pontes et les premiers adultes.
La lutte chimique doit être dirigée contre les larves, les adultes étant insensibles aux insecticides.
Il est possible de jumeler la lutte contre le doryphore et le mildiou en utilisant des préparation mixtes naturelles insecticide-fongicide.
Maryvonne Decharme
Hyponomeutes
Les hyponomeutes devenus rares dans les années 80 à la suite de l’utilisation de certains insecticides, ont progressivement réapparu depuis l’abandon de ces traitements.
Ils se développent aux dépens des arbres fruitiers et de divers arbres et arbustes.
Les espèces les plus communes sont : l’hyponomeute du pommier, l’hyponomeute du prunier, l’hyponomeute du cerisier à grappes et l’hyponomeute du fusain.
Les hyponomeutes sont de petits papillons d’environ 20 mm d’envergure. Leurs ailes antérieures sont blanches et ponctuées de noir, leurs ailes postérieures grisâtres et frangées. Au repos elles sont disposées en toit. Les chenilles vivent en colonies dans un nid soyeux, réunissant des rameaux dont elles dévorent les feuilles.
Le cycle de développement de ces espèces est similaire. Les papillons de l’hyponomeute du prunier, par exemple, apparaissent en grand nombre en juillet-août. Ils pondent des œufs groupés et recouverts par une enveloppe protectrice sous laquelle les jeunes chenilles vont hiverner. Au mois de mai, elles reprennent leur activité et se confectionnent des toiles communautaires pour se développer. Lorsque le feuillage du nid est consommé, les colonies se déplacent sur d’autres branches pouvant ainsi détruire une grande quantité de feuillage. Les chenilles se nymphosent dans des cocons suspendus dans la toile.
La présence des nids et la destruction des feuilles déparent les arbres et peuvent en cas d’attaque grave affecter la vigueur de l’arbre.
Les chenilles sont fréquemment détruites par des ennemis naturels, mais ces auxiliaires ne suffisent pas toujours à réduire les populations de ravageurs à un niveau tolérable.
Lutte
Dès que les nids sont formés, les récolter et les brûler.
Si nécessaire, appliquer un traitement insecticide sur les jeunes chenilles avant la confection des toiles.
Maryvonne Decharme
Mouche de la carotte
Ce diptère est le principal ravageur de la carotte.
La mouche de la carotte évolue du printemps à l’automne. Issues de pupes qui ont hiverné dans le sol, les petites mouches noires à pattes jaunes de 4,5 mm de long apparaissent en avril-mai.
Elles pondent dans le voisinage des carottes cultivées et sauvages, des céleris et parfois du persil.
Les larves pénètrent dans la racine et y creusent des galeries irrégulières. Au bout d’un mois la croissance larvaire est terminée, elles se nymphosent alors dans le sol. Les nouveaux adultes éclosent en juillet et engendrent avant l’automne une ou deux autres générations aussi nuisibles que la première. Les carottes infestées ont une croissance ralentie et sont souvent envahies par une pourriture.
Autres espèces :
Mouche du chou
Mouche de l’oignon.
Lutte
Les haies, buissons et cultures hautes constituant un refuge pour les mouches, il est préférable d’éviter la culture des carottes dans leur voisinage.
Les carottes hâtives, semées et récoltées au printemps, peuvent échapper à une infestation par la mouche de la carotte à la faveur du décalage entre le cycle cultural et le cycle du ravageur. La protection des racines par un traitement chitosan doit être réalisée avant le semis. Elle doit être renouvelée en août et en septembre sur les cultures récoltées en automne et en hiver. la mise en place d’un voile de protection avant les vols évite l’utilisation de produits.
Maryvonne Decharme
Noctuelles
Il existe un grand nombre d’espèces de noctuelles qui toutes espèces confondues s’attaquent à l’ensemble des espèces cultivées.
Les papillons de 40 à 50 mm d’envergure ont un corps trapu, aux ailes généralement grises à brunes disposées à plat au repos. Les ailes présentent des taches ou des lignes caractéristiques utilisées pour leur reconnaissance.
Les chenilles atteignent 40 à 50 mm en fin de développement. Elles sont glabres, de couleur terne. Elles s’enroulent sur elle-même quand on les dérange.
Les noctuelles se développent généralement en une génération annuelle, en deux générations pour quelques espèces.
Les papillons et les larves ont des mœurs nocturnes. Les œufs sont pondus sur les parties basses des plantes, les jeunes chenilles en dévorent la nuit les parties aériennes, elles se cachent dans le sol le jour.
Selon les espèces, le nombre de générations et les conditions climatiques, les larves sont présentes dans les cultures, en été, en automne ou au printemps.
Schématiquement, on distingue, selon le comportement des larves, deux types de noctuelles : les noctuelles terricoles et les noctuelles défoliatrices.
Les noctuelles terricoles
De nombreuses espèces se rattachent à ce groupe. Après leur phase d’alimentation aérienne, les larves pénètrent dans le sol et y mènent une vie souterraine.
Elles s’attaquent aux racines, collets, bases de tiges de plantes herbacées, potagères ou ornementales, parfois aux racines de plants d’arbres.
Cependant les dégâts sont réellement graves lorsqu’ils se produisent à la suite de pullulations de larves pouvant faire suite à une ponte massive ou à l’invasion d’une population migrante de papillons.
Lutte
Maryvonne Decharme
Othiorhynques
Les otiorhynques sont des charançons qui s’attaquent à de très nombreux végétaux herbacés ou ligneux, arbustes ornementaux, plantes florales, vignes, arbustes à petits fruits ou fraisier. Ils peuvent aussi être fréquents en serre chauffée.
L’espèce la plus répandue et la plus nuisible, du fait de sa polyphagie est l’otiorhynque de la vigne. Les dégâts sont provoqués à la fois par les adultes qui se nourrissent des bourgeons, des feuilles, des inflorescences ainsi que par les larves souterraines qui rongent les racines.
Les adultes de 10 mm de long, de couleur sombre, terne, aux téguments granuleux possèdent un rostre trapu et de longues antennes coudées.
- Ils apparaissent en mai juin, s’activent la nuit et se cachent le jour dans des abris divers. Ils sont difficilement visibles, leur présence est seulement révélée par leurs dégâts : sur les feuilles par exemple, les bords sont régulièrement découpés en encoches arrondies caractéristiques.
La plupart des charançons meurent avant l’hiver, mais certains peuvent survivre une ou plusieurs années.
Les dommages les plus graves sont causés par les larves qui détruisent le chevelu racinaire et creusent les grosses racines, les rhizomes et les bulbes.
Les plantes infestées ont une croissance plus lente ou peuvent se faner et dépérir.
Ces larves blanchâtres à tête ocre, dodues, de 10 mm au maximum, courbées en C, ont une évolution lente et peuvent s’alimenter pendant plusieurs mois (jusqu’à 9 à 12 mois).
Lutte
La lutte contre les otiorhynques est difficile.
Les plantes vulnérables peuvent être protégées par des barrières physiques : bandes engluées empêchant la migration des adultes et cages en mousseline sur les feuillages.
La lutte chimique est efficace sous forme d’insecticides incorporés au sol avant la plantation ou sur végétaux en place au début de l’été. On peut pulvériser des répulsifs naturels sur le feuillage juste avant la tombée de la nuit.
Maryvonne Decharme
Processionnaires du Pin
Ce ravageur se rencontre surtout au sud d’une ligne Brest-Lyon. Sa présence est révélée de loin par les gros nids soyeux blanchâtres contenant des chenilles et tissées à l’extrémité des pousses de pin.
La processionnaire du pin est un lépidoptère dont les papillons éclosent au cours de l’été. La ponte a lieu sur les aiguilles de pins. Les chenilles ont un comportement grégaire et nocturne. Elles tissent des nids provisoires où elles se réfugient le jour, puis à la fin de l’automne elles confectionnent leurs volumineux nids d’hiver. Elles effectuent en procession des sorties alimentaires capables de provoquer des défoliations importantes. Leur croissance terminée, elles descendent de la cime des arbres pour aller s’enfouir dans le sol et s’y nymphoser.
La durée de croissance, variant avec la température, cette migration pourra avoir lieu selon les régions, du courant de l’hiver à la fin du printemps. La sortie des papillons aura lieu 2 mois plus tard.
La processionnaire du pin est nuisible à plusieurs titres :
Défoliation importante des pins pouvant entraîner un affaiblissement des arbres et un dépérissement des jeunes sujets
Un effet inesthétique dû à l’aspect des arbres défoliés et à la présence des nids
Et surtout le risque pour l’homme d’accidents allergiques provoqués par les poils urticants des chenilles (allergies pulmonaires, irritations de la peau plus ou moins graves selon la sensibilité du sujet).
Lutte
Sur les petits sujets, détruire les pontes (en manchon à la base des aiguilles).
Couper les rameaux porteurs de nids (en se protégeant des poils urticants) et les brûler.
La lutte chimique peut être nécessaire en cas de dégradation importante des arbres ou de risques de nuisance pour le public. Elle vise les très jeunes chenilles (courant d’été) et s’effectue à l’aide de Bacillus thuringiensis. La pose de pièges sur le tronc retiens les processions descentantes
Maryvonne Decharme
Pucerons 1
Les pucerons : incidence du milieu
Dans la nature le développement des pucerons est sous la dépendance de nombreux facteurs, facteurs climatiques qui ont une influence majeure, mais aussi facteurs biologiques relevant des caractères propres au puceron, de la qualité nutritive de la plante hôte, de l’existence d’ennemis naturels. Tous ces facteurs peuvent être décalés ou simultanés et produire des effets favorables, défavorables ou antagonistes ; l’effet global de ces incidences étant spécifique de l’espèce du puceron.
Quelques données permettent d’appréhender l’intrication de certains facteurs jouant sur le comportement des pucerons.
Les pucerons comme tous les insectes ont besoin de chaleur. Le développement d’une génération de pucerons dépend de la chaleur accumulée au dessus d’une température seuil (de l’ordre de 0 à 4. 5°C selon les espèces).
La rapidité du développement des pucerons n’est pas seulement favorisée par la température, mais aussi par la qualité nutritive de la plante hôte. Pour une même espèce celle-ci est variable d’un organe à l’autre et au sein d’une espèce, différente selon les variétés. Avant de s’alimenter le puceron a un comportement particulier, il « goûte » le tissu végétal en effectuant des piqûres d’essai qui lui permettent de « choisir » le site le mieux adapté à ses besoins alimentaires.
Au printemps, les colonies se développent et deviennent populeuses. Dans le même temps, le végétal colonisé vieillit. Surpopulation, diminution de la qualité nutritive du végétal et températures encore basses vont initier l’apparition des ailés.
L’envol des pucerons est soumis aux conditions du milieu : vent calme, température comprise entre 15 et 30°C. (celle-ci étant létale), ensoleillement qui joue sur le rythme des départs. Les règles de Davies, établies il y a de nombreuses années, précisent qu’il n’y a plus de vols dés que la température est inférieure à 18°C., le vent supérieur à 9 km/heure, l’hygrométrie supérieure à 70%, le ciel couvert. Ces conditions se rencontrent en Bretagne et sur la région côtière du Nord. Elles ont été mises à profit dans le cadre de la sélection sanitaire des plants de pommes de terre. Dans ces régions privilégiées, exemptes de pucerons vecteurs et de virus, les cultures destinées à la multiplication des semences sont à l’abri des contaminations.
Un vent faible peut entraîner passivement larves et adultes et participer ainsi à la colonisation de plantes nouvelles ; mais vent fort et pluie violente détruisent les colonies en délogeant les pucerons de leur site végétal.
A l’automne les formes sexuées apparaissent lorsque la durée du jour diminue.
En fait photopériode et baisse de la température agissent en association sur la production des formes sexuées.
A la fin de l’été, hygrométrie élevée et température douce favorisent le développement de champignons parasites des pucerons (les Entomophthora) participant ainsi à la régulation naturelle des populations de ravageurs.
Description et biologie
Parmi les insectes, les pucerons forment le groupe le plus important sur le plan agronomique. Environ 700 espèces sont connues en France sur les plantes cultivées.
Ils sont uniquement phytophages et possèdent des caractères biologiques qui en font des ravageurs majeurs des cultures.
1. Description.
Les pucerons sont des insectes très communs, souvent groupés en colonies populeuses sur les pousses ou au revers des feuilles.
Leur corps est mou, le plus souvent globuleux de 1 à 4 mm de long, exceptées quelques espèces telles le gros puceron du saule ou certains pucerons des conifères qui peuvent dépasser 5mm.
Les pucerons ont de grandes antennes et pour la plupart présentent de chaque côté de l’abdomen de petites protubérances tubulaires caractéristiques, les cornicules.
Ils sont de couleurs variées : vert, jaune, brun, noir, gris, mauve, rose ou rouge. Quelques espèces sécrètent une cire blanche qui recouvre les colonies d’une masse duveteuse, ce qui leur vaut le nom de pucerons lanigères.
Les colonies sont formées de pucerons aptères (sans ailes) au sein desquelles apparaissent dans certaines conditions des insectes ailés. Les larves sont identiques aux individus aptères, mais plus petites.
Très répandus dans la nature, les pucerons sont susceptibles, toutes espèces confondues, de se développer sur toutes les catégories de végétaux et de coloniser tous les types d’organes. Le plus souvent observés sur des organes tendres, pousses, bourgeons, feuilles, boutons floraux, fleurs, épis, tiges, ils peuvent aussi vivre sur des organes lignifiés, rameaux, branches ainsi que sur des racines.
2. Biologie.
Les pucerons se nourrissent uniquement aux dépens des végétaux. La morphologie de leur appareil buccal leur permet d’effectuer des piqûres dans les tissus et de puiser la sève élaborée dans les vaisseaux de la plante. Une sécrétion de salive accompagne la piqûre. Celle-ci est introduite dans les tissus et peut engendrer une réaction de la plante.
Production de miellat
La sève, unique source alimentaire du puceron, est très riche en sucre (de 10 à 25% de saccharose) et pauvre en protéines. Les pucerons en absorbe une grande quantité pour subvenir à leurs besoins en protéines. Les substances non assimilées, entre autres le sucre apporté en excès, sont éliminés par l’anus et constituent le miellat, liquide sucré, collant, qui s’étale à la surface des organes attaqués.
Transmission de virus
Les virus des végétaux sont, dans leur très grande majorité, transmis par des vecteurs, notamment par des insectes, au sein desquels les pucerons occupent une place de premier plan.
La contamination d’une plante peut se réaliser par simple contact des tissus sains avec des pièces buccales polluées à la faveur de piqûres effectuées sur une plante virosée. Dans ce cas le pouvoir infectieux du puceron est fugace (une heure au plus).
D’autres modalités de transmissions relèvent de relations intimes virus-puceron qui mettent en jeu un processus de concentration ou de multiplication du virus dans le corps de l’insecte. Selon les modalités en cause le pouvoir infectieux du puceron ne peut durer que quelques heures à quelques jours ou toute la vie du puceron et dans quelques cas être transmis à la descendance (virus de la Mosaïque, Tristeza des agrumes, Jaunisse occidentale de la betterave (grave sur la laitue)).
Cycle biologique
Les pucerons ont un cycle biologique complexe. Il se déroule en plusieurs étapes au cours desquelles apparaissent des individus aux fonctions biologiques différentes. De plus, il peut se compliquer d’une évolution facultative ou obligatoire sur plusieurs plantes hôtes.
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Pucerons 2
Sur le plan biologique se distinguent deux catégories de pucerons :
Les espèces qui effectuent leur cycle sur la même espèce de plante hôte ou sur des espèces très voisines (même genre, même famille)
Le puceron hiverne à l’état d’œufs déposés en masse sur les rameaux de l’année.
Au printemps ces œufs éclosent au moment du débourrement. Devenues adultes les larves deviendront des femelles aptères aptes à se multiplier par parthénogénèse (sans fécondation) et à donner naissance par viviparité à d’autres femelles aptères parthénogénétiques à grande fécondité. Plusieurs générations d’individus identiques aboutissent à la formation de colonies populeuses. Ces pucerons se réunissent en manchons compacts de plusieurs centaines d’individus à l’extrémité des pousses. La croissance des rameaux est entravée, les feuilles s’enroulent et se gaufrent.
A partir du mois d’avril et jusqu’en juillet, sous l’effet de la densité des populations et des conditions climatiques, vont apparaître des individus ailés. Aidés par le vent, ils vont assurer la dispersion de l’espèce sur d’autres pommiers ou sur d’autres rosacées de la même famille et fonder d’autres colonies. Du printemps à l’automne se succèdent environ 10 à 12 générations
A l’automne apparaissent des mâles et des femelles sexuées. Après accouplement celles-ci vont pondre des œufs qui hiverneront.
La majorité des pucerons (environ 85%) sont ainsi inféodés à une ou quelques plantes hôtes.
Autres exemples : le Phylloxera de la vigne, le Phylloxera du chêne, le Puceron des pousses du rosier, le Puceron cendré du chou.
Les espèces dites migrantes dont le cycle complet doit se dérouler sur deux plantes hôtes ou deux groupes de plantes hôtes botaniquement différentes.
Exemple : le Puceron cendré du pommier.
La première partie du cycle est similaire à celle du cycle du Puceron vert du pommier, le pommier étant l’hôte primaire.
Les individus ailés apparaissent de fin mai à fin juillet et émigrent sur des plantains hôtes secondaires, alors que sur les pommiers les colonies disparaissent. Plusieurs générations parthénogénétiques s’y succèdent.
De nouveaux pucerons ailés apparaissent de septembre à novembre et effectuent une migration de retour sur le pommier. Ils seront à l’origine de la ponte des œufs qui hiverneront.
Dans ce cas, la dispersion du ravageur sur les autres pommiers est fortuite, elle est assurée, au printemps, de pommier à pommier, par le transport de formes aptères (larves ou adultes) grâce au vent.
Quelques autres exemples :
Le Puceron vert du pêcher – hôte primaire : le pêcher – hôtes secondaires : une foule de plantes potagères, florales etc.…
Le Puceron noir de la fève – hôtes primaires : le fusain d’Europe, la boule de neige, le seringat – hôtes secondaires : 200 environ, plantes maraîchères, florales, betteraves, fèves…
Le Puceron du pétiole du peuplier – hôte primaire : le peuplier – hôtes secondaires : les racines des laitues et des chicorées.
Cas particuliers.
Dans certaines circonstances divers pucerons peuvent passer l’hiver sous la forme de femelles aptères parthénogénétiques.
Les températures létales et les températures minimales de développement des pucerons étant assez basses (4°C pour le Puceron vert du pêcher), certaines espèces peuvent se maintenir sur leur hôte, voir se développer sous leur forme parthénogénétiques dans les régions à hiver doux (sud de la France, bordure atlantique).
La multiplication asexuée de ces espèces sera plus précoce et plus rapide que par l’intermédiaire de la reproduction sexuée. Elle représente un risque accru pour les cultures, notamment pour les plantes potagères et florales.
Dans d’autres cas, nous observons une adaptation définitive du cycle liée à la rareté ou l’absence de l’hôte primaire ; c’est le cas du Puceron de l’échalote et du Puceron lanigère du pommier ; ce dernier, originaire d’Amérique du Nord, n’a pas retrouvé en Europe son hôte primaire l’orme américain. Sur notre continent, il vit sur ses hôtes secondaires, essentiellement le pommier et sur quelques autres Rosacées arbustives ornementales (aubépine, cognassier du Japon, cotonéaster…)
Dégâts causés par les pucerons
Les dégâts produits par les pucerons sont de différentes natures, ils sont classés en deux catégories.
Les dégâts directs
Liés à la prise de nourriture : les prélèvements de sève privent les organes attaqués, voire la
plante entière d’eau et d’éléments nutritifs. Cette spoliation entraîne un affaiblissement général de la plante, une entrave à la croissance, un flétrissement.
Ces dégâts n’apparaissent qu’en présence d’une population importante de pucerons.
Ils sont généralement peu détectables visuellement sur les plantes ligneuses.
Par contre, sur les plantes herbacées, les plantes potagères en particulier, nous pouvons observer un ralentissement de croissance, les jeunes plants sont chétifs et peuvent disparaître. Sur laitues et endives le puceron des racines peut entraîner, surtout en période sèche, un ralentissement ou un arrêt de croissance au champ, une mauvaise qualité des chicons en forceries.
Liés à l’effet irritant des piqûres et à l’action toxique de la salive. La présence de divers composants (enzymes, régulateurs de croissance, toxines) contribuent à provoquer des malformations variées.
- Déformations des feuilles : enroulements, crispations, cloquages, boursouflures, recroquevillements ; chute.
- Sur rameaux : courbures, rabougrissement, entre-nœuds courts.
- Avortement de la floraison.
- Fruits bosselés et petits (Puceron cendré du pommier).
- Chancres sur parties ligneuses (puceron lanigère).
- Galles faisant office d’abris larvaires sur les feuilles, les limbes et les pétioles (pucerons divers du peuplier), les rameaux (chermès des conifères).
- Sur les denrées stockées (bulbes, oignons d’espèces florales ou potagères, semence de pommes de terre etc.) : altérations des organes de conservation et de leur faculté germinative, jeunes pousses chétives, mal formées.
-
. Sur les arbres ornementaux, nous ne retenons en général, sauf exception, que l’effet inesthétique.
. Sur les arbres fruitiers l’importance des dégâts dépend de la nature du ravageur et de l’intensité de la pullulation. Sur le pommier, par exemple, le Puceron cendré est le plus dommageable. Il peut affecter la floraison, la nouaison, la formation des fruits.
. Sur les plantes potagères et florales, les effets de la toxicité salivaire amplifient ceux de la ponction de sève. Feuillage et fruits peuvent être plus ou moins fortement déformés, entraîner une dépréciation ou conduire, dans les cas graves, à une destruction de la culture (sur Cucurbitacées par exemple, à la faveur de fortes pullulations).
Les dégâts indirects– Liés à l’excrétion du miellat.
Le miellat présent à la surface des végétaux n’est pas toxique pour la plante ; mais c’est un produit dessicant. En cas de canicule, il favorise un effet « coup de soleil » sur le feuillage. Ce miellat riche en sucre (6 à 11% de saccharose) attire les fourmis et les abeilles. Il constitue aussi un milieu favorable au développement de champignons saprophytes, agents de fumagines. Ces derniers forment, en conditions humides, un enduit noir superficiel, parfois très abondant. Il peut entraver la respiration, la photosynthèse, salir les organes consommables (les rendant impropres à la commercialisation), souiller l’environnement. Cette dernière nuisance est souvent mal perçue par le public.
– Liés à la transmission du virus.
Ces dégâts sont graves. Une virose est une maladie généralisée et incurable, qui freine le développement, réduit le rendement, altère l’aspect des végétaux. Elle se manifeste par des décolorations des feuilles et des fleurs, des déformations (possibles sur tous les types d’organes), des nécroses.
La transmission du virus est réalisée par les insectes et quelques individus suffisent pour être à l’origine de la contamination d’une parcelle.
Le risque est amplifié lorsque les pucerons vecteurs sont polyphages et susceptibles d’héberger plusieurs virus. Le Puceron vert du pêcher est capable de transmettre environ 120 maladies à virus sur les cultures potagères variées (betterave, concombre, laitue, haricot, pois ….).
Maryvonne Decharme
Taupins
Les espèces de taupins les plus communément nuisibles sont des coléoptères noirs brunâtres de 6 à 10 mm.
Ils ont la capacité de se projeter en l’air lorsqu’ils se trouvent sur le dos. Les larves terricoles sont longues et minces, à épiderme jaunâtre, brillant et lisse, appelées « vers fil de fer ».
Le cycle évolutif s’échelonne sur 5 ans au cours duquel la taille des larves évolue de 2 à 30 mm. A l’inverse des vers blancs, un même lieu héberge des populations larvaires de tous les stades. Les œufs et les jeunes larves sont très sensibles à la sécheresse. Au printemps, les femelles fécondes recherchent des terrains meubles et frais ou des cultures aptes à maintenir ces conditions favorables à l’évolution des œufs (cultures couvrantes, légumineuses, céréales de printemps …)
Les mouvements verticaux des larves dans le sol, de même que la distribution des taupins dans une parcelle, sont, entre autres conditions, dépendantes de l’humidité de la terre.
Dans les jardins, les taupins nuisent aux plantes potagères les plus diverses, en particulier : les salades, poireaux, carottes, oignons, fèves. Les pommes de terre ne sont attaquées qu’à maturité. Les crucifères sont peu sensibles, le pois et le haricot ne sont pratiquement pas attaqués. Les jeunes plants se fanent, se dessèchent ou végètent, les légumes-racine sont dépréciés par la présence des galeries.
De nombreuses plantes ornementales herbacées subissent des dégâts similaires : chrysanthèmes, dahlias, œillets ou jeunes plants d’arbres ou arbustes en pépinière.
Lutte
Les labours d’hiver ou d’été, les façons culturales superficielles diminuent de façon notable le nombtre de larves.
Les sols nus, les cultures désherbées sont défavorables à la ponte des femelles au printemps.
Les traitements insecticides localisés dans la ligne de semis ou de plantation ne sont conseillés qu’à partir d’un certain niveau d’infection, 30 larves au m2 pour la pomme de terre par exemple.
Maryvonne Decharme
Tipules
Les tipules sont des diptères appelés à tort cousins, nom qui désigne des moustiques. Ils s’en distinguent par leur grande taille et par le fait qu’ils ne piquent pas l’homme ou les animaux. Les larves de 35 à 45 mm vivent dans la couche superficielle du sol. Elles sont gris brunâtre, dodues à tégument lisse et résistant. Elles sont souvent confondues avec les vers gris, mais à l’inverse de ceux-ci, ne possèdent pas de pattes.
Les adultes apparaissent à partir de juin et sont très abondants à la fin de l’été et en septembre. La majorité des œufs est pondue de la mi-août à la fin septembre juste sous la surface du sol. Les larves dévorent les racines, la base des tiges, les feuilles situées au ras du sol entraînant souvent le flétrissement ou la mort des plantes.
Les larves sont très actives en période douce et humide et particulièrement au printemps, elles cessent leur activité l’hiver.
Communes dans les prairies, les pelouses, les sols frais, elles peuvent être aussi un ravageur important de toutes les plantes herbacées cultivées au jardin.
Lutte
Désherber le sol afin de le rendre moins attractif pour les femelles pondeuses.
Piégeage : arroser le soir abondamment de petites surfaces, les recouvrir d’un film plastique sous lequel les larves se rassembleront, les récolter et les détruire.
Maryvonne Decharme