Poireaux (Amaryllidaceae)

Au potager, il y a deux périodes pour faire un semis de poireau :

• Pour les poireaux d’été, le semis se fait dès les mois de janvier/février pour une récolte à partir du mois de juin jusqu’à la fin du mois d’août.
• Pour les poireaux d’hiver, le semis débute courant avril pour une récolte à partir des mois d’octobre/novembre et pouvant aller jusqu’au début du printemps. En effet, le poireau résiste très bien aux gelées.

Pour éviter de semer des graines de poireaux, vous pouvez dès avril/mai vous procurez sur les marchés ou auprès des magasins spécialisés des plants de poireaux qu’il suffira de repiquer (voir “repiquage”). Les poireaux d’hiver seront vendus vers juin.

Semis en serre ou sous abri dès le mois de février

La période du semis s’étend de février à mai. Pour les poireaux d’hiver, le semis peut être effectué en pleine terre en pépinière (semer en ligne sur une petite parcelle de la dimension d’un bac). Il faut compter 3 mois entre le semis et le repiquage.

Le semis sera réalisé sous châssis ou dans une grande barquette rectangulaire de 10 cm de profondeur et pré-percée afin d’éviter l’eau stagnante. La température doit être suffisamment chaude pour permettre la levée des graines (13°). Remplir vos terrines de terreau que vous tasserez très légèrement pour combler les potentiels espaces vides. La terre suffisamment fertile doit être “propre”, c’est-à-dire bien désherbée s’il s’agit d’un châssis.

Tracer une ligne et semer une graine tous les centimètres, profondeur 1 cm. Distancer les lignes de 5 cm environ. Bien tasser. Pour faciliter la tâche il existe dans le commerce des graines en ruban.

Vous pouvez aussi disperser vos graines de poireaux de manière homogène à la surface. Recouvrir d’une fine couche de terreau afin que les graines soient bien enfouies.

Arrosez de manière régulière et sans excès tout au long de la germination et au delà.

Ensuite, n’hésitez pas à retirer les plants trop serrés ou chétifs et à désherber afin de favoriser le développement des futurs plants à repiquer.

Une fois que vos poireaux atteignent la taille d’un crayon à papier, ils seront alors prêts à être repiqués en pleine terre le moment venu.

Repiquage des plants de poireaux

Dans un sol bien amendé (compost, pas de fumure fraîche), les plants seront espacés de 10 cm et les lignes entre  25 et 30 cm. Voici comment procéder :

• Creusez des sillons d’une petite dizaine de profondeur espacés d’environ 25 centimètres. Bien arroser.
•  Prélevez les plants de poireaux de vos châssis ou barquettes (une partie seulement ou tout). Séparez vos poireaux les uns des autres. Coupez les feuilles vertes à 3-4 centimètres du fût ainsi que les racines (2 cm) : habillage.
•  Puis « pralinez » les plants : trempez les racines dans un mélange d’eau, de terre argileuse et de compost. Cette opération permet de maintenir les racines vers le bas. Ou alors à l”aide d’une fourchette ou d’un plantoir ou pic, creusez un trou, glissez le plant en veillant à ce que les racines descendent bien au fond et ne “rebiquent” pas vers la surface.
•  Plantez vos poireaux dans le sillon en les espaçant d’une quinzaine de centimètres entre eux, puis arrosez pour faciliter la bonne reprise des plants.
•  Recouvrir les plants de terre jusqu’au début de la partie verte et bien arroser.
•  Quand le poireau commence à se développer, rassembler une butte au pied du plant de façon à ce que le blanc soit bien enterré (5 à 15 cm). Cette action permet d’avoir plus de “blanc”.
• Poursuivre le désherbage si nécessaire. Vous pouvez aussi semer de la mâche entre les lignes.

Pour maintenir les plants au frais, après le buttage, pailler la butte avec la tonte du gazon, de la paille ou du broyat léger.

Le poireau affectionne la terre fraîche, aérée et meuble. Elle doit être richement amendée, c’est la raison pour laquelle il faut prévoir, dès l’automne, l’emplacement prévu pour les poireaux. Enrichir le sol de compost, de fumier mais aussi de cendre de bois, riche en potasse .

Le poireau aime une exposition ensoleillée, mais en raison des fortes chaleurs, prévoir un emplacement mi-ombre en plein été ou un système d’ombrage.

Le poireau subit de nombreuses attaques (papillon, mouche)… Il est donc prudent d’installer immédiatement un filet anti-insectes lors des périodes de ponte (mars/avril puis fin août/mi novembre).

La teigne du poireau

C’est une espèce de lépidoptère, un papillon gris et blanc dont les chenilles creusent des galeries jusqu’au cœur du fût du poireau. En préventif on peut pulvériser (deux fois par semaine)  du purin de rhubarbe, de tanaisie.

Vous pouvez également utiliser préventivement un insecticide biologique formulé à base de Bacillus thurengiensis.

Il existe des pièges à phéromones qui permettent de limiter la prolifération du ver du poireau.

Vous pouvez associer le poireau à la carotte qui est un répulsif naturel.

Attention : l’ortie attire la teigne du poireau ! Ne l’utiliser ni en purin, ni en paillis.

La mouche mineuse, Phytomyza gymnostoma

Apparue en France depuis le début de ce siècle, la mouche mineuse du poireau gagne depuis chaque année du terrain. Elle pond une première fois ses œufs sur les plants de poireaux au cours du mois d’avril, puis une seconde fois au mois d’août.

On peut détecter ses attaques par la présence de nombreuses petites pupes brunâtres de 3,5 mm environ. Les larves de cette mouche se nourrissent de la plante, creusant des mines entre les tissus des feuilles. Les galeries ont une couleur rouille-orange.

Retirez immédiatement toutes les plantes atteintes lorsque des petits points alignés verticalement apparaissent sur les feuilles ou par la présence d’excréments sombres (frass). Ne les mettez pas au compost.

En préventif, pratiquez comme la teigne du poireau