Conférence “LES HAIES” par Janet Dickinson le 28 octobre 2023
Document remis par Janet Dickinson répertoriant de très nombreuses variétés de haies :
C’est toujours avec plaisir que nous accueillons Janet Dickinson qui pose la question :
« A quel point les haies sont utiles pour nous ? »
Le contenu de sa conférence, dont les exemples sont centrés sur la Bretagne, montre l’évolution de nos pratiques et comment les ajuster aux exigences écologiques et environnementales actuelles.
Voici les thèmes abordés, copieusement agrémentés de photos et de conseils :
1. Qu’est-ce qu’une haie ?
Le Larousse en donne une description simple « Culture d’épines, de branchages entrelacés ».
Une autre définition : « Épines protectrices contre les animaux sauvages ». Alors que maintenant c’est plutôt le contraire.
Les haies de Benjes (haies sèches ou haies mortes constituées de branchages) deviendront vite vivantes (haies vives).
Après avoir rappelé brièvement tous les êtres vivants qu’abritent les haies (oiseaux, mammifères, insectes,…), Janet confirme l’importance de planter une haie par un croquis.
2. A quoi servent les haies ?
A protéger les cultures : la haie sert de brise-vent, de refuge pour les insectes pollinisateurs ; protège les cultures, les vergers ; favorise l’infiltration de l’eau en diminuant l’érosion ; accueille les animaux dont les déjections fertilisent le sol…
A protéger les animaux d’élevage : apporte de l’ombre l’été et protège du froid et de la pluie l’hiver.
A retenir l’eau et la terre : on pensait que le remembrement c’était le progrès, alors que maintenant on replante à nouveau des haies. Pour les agriculteurs un label « haie » a vu le jour (ressources durables de nos territoires).
A nourrir les animaux (baies, fleurs, châtaignes…), créant ainsi un cycle de vie.
A fournir du bois : en élaguant les arbres, en les taillant en « arbre têtard » afin d’obtenir du bois plus rapidement, en obtenant du BRF.
On estime qu’un kilomètre de haies donne 8 à 12 tonnes de bois par an.
A abriter la faune sauvage : la liste est longue et parfois surprenante : 25 espèces de mammifères, 8 reptiles, 12 amphibiens, 25 libellules, 45 papillons de jour, 250 papillons de nuit, 35 orthoptères, 50 phytophages, 100 araignées…
Les chauves-souris utilisent les haies pour naviguer dans la nuit.
Les haies servent aussi de couloir écologique pour les hérissons.
Tout le monde n’a pas ces grands espaces… Janet Dickinson aborde les haies de ville ou des jardins.
3. A quoi sert une haie dans un jardin ?
A clôturer son terrain : mais aussi pour mettre en valeur sa maison. A noter que de plus en plus les communes privilégient les haies ; les haies variées peuvent casser la monotonie des haies monospécifiques.
A protéger sa propriété des intrus : par des haies défensives.
A créer des salons de verdures ou des espaces plus intimes : pour avoir envie de pénétrer dans le jardin en découvrant les espaces créés. Exemple : ouvrir une fenêtre dans une haie.
A cacher des bâtiments.
A protéger la faune : permettant aux oiseaux de faire leur nid protégés des prédateurs, aux hérissons de se réfugier sous des branchages…
A jouer avec les couleurs des feuillages et des fleurs : créer une toile de fond qui protège et met en valeur les autres plants utilisés pour une bordure ou une plate-bande. Penser à laisser toujours un passage pour nettoyer le sol.
A favoriser les haies comestibles : sureau, noisetier, baies des rosiers, cynorhodon,…
A absorber la pollution grâce aux feuilles qui ont chacune un rôle particulier : les feuilles poilues, en écailles, cireuses ou rugueuses.
A réduire la pollution sonore : lorsqu’il y a du bruit, la densité des feuilles, le tronc d’un arbre crée une diffraction des ondes qui contourne l’obstacle et sont éparpillées, contrairement au mur qui réfléchit les ondes et les renvoie plus fort (en écho).
A être un régulateur microclimatique : augmentant la sensation de fraîcheur et la formation plus durable de la rosée. On peut constater une variation de +- 5°C suivant le type de haie.
Pour justifier ses propos, Janet Dickinson poursuit en décrivant l’esthétique rendu par des haies persistantes ou caduques et les haies vives. Voir le document réalisé à cet effet disponible sur notre site.
4. Comment planter une haie ?
C’est la saison (mois de novembre) pour créer ou refaire sa haie. Que les plants soient à racines nues ou en pots, il faut procéder à un arrosage régulier la première année, condition primordiale à une bonne reprise du végétal. Poursuivre l’arrosage la deuxième année, surtout s’il ne pleut pas.
Conseils : bien préparer le sol – utiliser un cordon pour un bon alignement des plants – si possible planter en quinconce sur deux rangées – séparer les plants de 80 cm.
Il est maintenant évident de privilégier le désherbage à la base des plants et de proscrire les bâches tissées. Même si elles empêchent l’apparition de mauvaises herbes la première année, les adventices finissent toujours par apparaître et la bâche se décompose ce qui est néfaste pour le sol.
Comme une haie pousse naturellement, il est inutile d’ajouter des engrais.
Attention aux maladies : surveiller régulièrement les branches et les feuilles (dessus et dessous) afin de repérer rapidement les maladies ou insectes ravageurs. Supprimer les feuilles, les brûler et surtout ne pas les mettre au compost ou à la déchetterie !
Désinfecter les outils avant et après pour éviter la propagation des maladies.
Tailler les haies avec un gabarit ou une corde.
Quelles distances de plantation avec les propriétés voisines ?
Ce que dit la loi : la législation doit être respectée si vous voulez garder de bonnes relations avec votre voisin. Il est prudent de consulter votre commune pour connaître les règles de distance entre les limites de propriétés et la hauteur des arbres.
Ouvrage consulté : A travers le bocage – A la découverte d’un milieu breton naturel – Emmanuel Holder – Coop Breizh