Les bases du jardinage – Henri Dagorn – 25 février 2023

Les plantes potagères les plus faciles à cultiver sont les légumes feuilles. Si vous êtes à vos premières expériences, optez pour la culture des bettes à carde, de l’épinard, du chou Kale et de la laitue.

Les légumes racines comme les radis, les carottes et les betteraves, ainsi que les pois et les haricots nains ou grimpants fournissent d’excellentes récoltes et demandent peu de soins.

Pour la période estivale, vous conviendrez que vous pourrez cultiver quelques pieds de courgettes et de tomates. Il faudra choisir des variétés peu sensibles aux maladies cryptogamiques (pourriture grise, mildiou, anthracnose, oïdium, etc) , 3 à 5 plants de tomates suffisent si vous protégez la culture. Produire des aubergines et des poivrons n’est pas impossible mais c’est un peu exigeant en soins. Le basilic et la coriandre sont 2 plantes condimentaires assez capricieuses en début de culture mais d’autres plantes se cultivent aisément en compagnie de la plupart des légumes (thym, romarin, sauge officinale, thym, citron, ciboulette, persil plat ou frisé, estragon).

Avec un potager d’une superficie de 80 à 100 m2 pour produire des légumes racines, feuilles et fruits ainsi que des légumes vivaces afin de nourrir une famille de 4 personnes, le travail sera plus conséquent mais vous pourrez envisager quelques conserves ou congélations. Il faudra aussi compter des échecs à cause des intempéries ou d’un mauvais choix de semences, voire d’une erreur de culture comme un manque d’arrosage.

Le modèle et les légumes évoluent selon les mois et les années afin de respecter une ROTATION de culture. L’objectif étant de récolter des légumes sans utiliser le moindre pesticide. Le sol sera enrichi et paillé avec des produits naturels et plus particulièrement du compost bien dosé selon les légumes. Il y aura des engrais verts semés en automne sur les parcelles qui seront libérées.

Le PAILLAGE du sol est la meilleure solution pour éviter l’évaporation, faire des arrosages économiques et éviter les mauvaises herbes.

Certaines personnes accordent beaucoup d’importance à la proximité des plantes entre elles… voici quelques notions qu’il faut connaître :

• Le Basilic : repousse les parasites et stimule la croissance de la tomate.
• Les Capucines : attirent les pucerons ainsi les légumes sont moins parasités.
• Les plants de tomates repoussent la mouche de la carotte et la carotte éloigne les pucerons de la tomate. Ceci dit, cela fait longtemps que je couvre systématiquement d’un voile mes planches de carottes.
• Les Oeillets d’Inde : ils fortifient la croissance des tomates. Par contre, le cornichon, le concombre, les pois et les pommes de terre sont ennemis de la tomate.
• L’association des poireaux et des carottes est possible : les carottes éloignent le ver du poireau (teigne) et les poireaux éloignent la mouche de la carotte.
• Le voisinage du poireau avec le céleri, le fraisier, l’oignon et la tomate est compatible mais l’associer aux betteraves, haricots, choux et pois n’est pas concevable.
• Amis des haricots : l’aubergine, la carotte, le chou, le concombre, l’épinard (le haricot apporte de l’azote aux pieds d’épinards)
• Ennemis du haricot : l’ail (le haricot produit de l’azote fatal à l’ail), la betterave, l’échalote, l’oignon, la tomate.

• Jamais de labour.
• Apporter des nutriments régulièrement par le paillage et déchets verts “rien ne se perd, tout se transforme”. Si vous faites du broyage de végétaux, préférez les rameaux de feuillus, les bourgeons contiennent beaucoup d’éléments qui favorisent la décomposition des fibres et stimule la vie microbienne du sol (hormone de croissance , sucre, etc)
• Laisser vivre le sol et sa biodiversité qui, ainsi respecté est en bien meilleure santé. L’usage de la grelinette est préconisé. Elle permet un travail du sol en profondeur sans le retourner. En respectant les différentes couches du sol, cet outil “écologique”, en préserve la structure mais également les micro-organismes qui y vivent.

En France, une personne consomme environ 127 kg de légumes par an. Il faut se poser quelques questions :

• Quelle est ma consommation de légumes par semaine ?
• Quels types de légumes : feuilles, racines ?
• Quels sont ceux que je mange beaucoup ? Ceux que j’aime moins ?
• En hiver, est-ce que je fais des soupes, je cuisine le chou? etc, etc…
• En été, je me régale avec les tomates, la salade…

Potager de débutant : 32 m2 environ en 5 planches de 4m x 1.2m

Sur celui-ci ne seront plantés qu’une quinzaine de légumes différents sans avoir pour objectif de faire des conserves ou des congélations. Pas de pommes de terre sauf sur la parcelle réservée aux haricots en récoltant précocement.

Pour ce petit potager, prévoir d’engazonner les allées afin de simplifier l’entretien et d’utiliser les déchets de tonte en paillage.

Propositions d’organisation du potager de 80 à 100 m2

Deux possibilités : l’une rectiligne, l’autre circulaire… Chaque proposition a ses avantages et ses inconvénients, le choix sera défini par la configuration générale de la parcelle. Dans un terrain en pente, il sera judicieux de choisir la forme rectiligne mais c’est surtout un choix esthétique qui sera déterminant. Pour le potager circulaire, le parcellaire étant différent, les rotations des espèces seront plus difficiles à calculer et impliqueront plus de mélanges entre les légumes au fil des années.

 

Le potager rectiligne compte 16 parcelles (5 x 1.20m= 6 m2), soit une surface utile de 96 m2

• Parcelles régulières faciles à planifier dans les rotations.
• Allée centrale simplifiant la circulation, prévoir des dispositifs pour conduire les tuyaux lors des arrosages. A la création du potager, il sera judicieux d’enterrer un tuyau pour acheminer l’eau au centre de l’allée ainsi que de faire un point de distribution.
• Plus de facilité pour disposer un voile de protection contre le froid ou les insectes nuisibles.
• Plus facile également de mettre un palissage en ligne au-dessus de sa parcelle de plants de tomate.
• Lors de la préparation du sol, une parcelle de 6 m2 ne demande pas trop d’effort en utilisant la grelinette et se prête aussi à l’usage d’une petite motobineuse.

1: Framboisiers 2: Fraisiers 3: Pommes de terre 4: Navet, pois, radis

5: Haricots verts 6: carottes, choux 7: Poireaux 8: Epinards, salades

9: Groseilliers, cassisiers 10: Potimarron, butternut 11: Echalotes 12: Oignos, ail

13 Rhubarbe, artichaut, fleurs 14: Tomates, basilic, oeillet d’Inde 15: Aubergines, poivrons 16: Courgettes, concombres, thym, romarin..

Le potager circulaire compte 20 parcelles irrégulières d’une surface totale d’environ 100 m2

• Difficulté pour planifier les rotations compte tenu des différences de surface entre les parcelles.
• Allées concentriques ne facilitant pas la circulation pour les arrosages.
• Prévoir un point d’eau central au moment de la création du potager ainsi qu’un drainage au point de distribution. Les plantes les plus exigeantes en eau seront cultivées sur les parcelles centrales selon les rotations.
• Possibilité de planter quatre arbres fruitiers dans les parcelles des angles.

1: Poireaux 2: Carottes, tomates 3: Choux 4: Salades 5: Pomlmes de terre

6: Courgettes et tomates 7: Navet, panai 8: Radis 9: Potimarron, butternut 10: Oignons, échalotes

11: Epinards, ail 12: Laitues, radis 13: Laitues, radis 14: Pois 15: Haricots verts

16: Courgettes, poivrons, aubergine 17: pêcher, rhubarbe 18: pommier, fleurs 19: poirier, framboisiers 20: prunier, fraisiers

Quelque soit le type de potager, optez pour des allées engazonnées, qu’il faudra tondre régulièrement. Si aucune mauvaise herbe n’a monté en graine, vous épandrez directement les tontes sur les planches ayant besoin de paillage.

Dans la meilleure des situations, il est souhaitable d’avoir un abri proche du potager afin de disposer rapidement des outils que le jardinier utilise quotidiennement.

Un dispositif de récupération de l’eau de pluie sur l’abri sera à envisager afin de diminuer le coût des arrosages.

Une zone de compostage est obligatoire afin de renouveler les éléments nutritifs du sol. Il faut qu’il soit facile d’accès pour le transport. Avoir 2 cellules de compostage est recommandé pour stocker le compost à maturité. En appui de l’abri de jardin, un petit auvent permet de protéger les matériels de culture (tuteurs, arceaux, piquets…) tout en augmentant la surface de captage d’eau de pluie.

Sachez enfin que pour un potager de 100 m2, vous devrez compter entre 300 et 400 heures de présence pour conduire correctement vos cultures. Sachant qu’il y a 10 mois par an où il faut être présent, cela revient à dire qu’il faut consacrer au moins 8 h par semaine au jardin !

Bon courage !!!