conférence d’Alain KARG, 13 avril 2014
texte de Yannick DERRIEN
Alain KARG nous présente le monde merveilleux du Fuchsia dont il est un des grands spécialistes nationaux. Responsable de la collection nationale située dans la serre de l’arboretum de Chèvreloup prés de Versailles, il veille attentivement sur 72 espèces botaniques sur les 107 connues à ce jour. En effet, les espèces sont si différentes les unes des autres, elles ont été groupées en sections, catégorie intermédiaire entre le genre et l’espèce. Aujourd’hui, on reconnaît 11 sections différentes à l’intérieur du genre et 107 espèces
Section Pachyrrhiza, 1 espèce originaire du Pérou, un ensemble de caractéristiques connues sur d’autres espèces mais jamais l’ensemble sur la même.
Section Jimenezia, 1 espèce originaire du Costa Rica, très petites fleurs
Section Kierschlegeria, 1 espèce venant de la côte Chilienne
Section Schufia, 2 espèces et deux sous espèces, venant de la partie centrale du Mexique jusqu’à Panama, forme des buissons élevés ou petits arbres.
Section Elobium, 3 espèces présentent du centre Mexique à Panamatubes longs
Section Skinnera, 3 espèces et 1 hybride naturel, de Tahiti et Nouvelle Zélande, petites fleurs au tube renflé, l’espèce f. excorticata peut atteindre 10m de haut.
Section Encliandra, 6 espèces- 11 sous-espèces- un hybride spontané, originaire du Mexique pour la plupart. Les pétales forment une corolle minuscule bien visible.
Section Quelusia, 9 espèces et 3 sous espèces dont le nom est rattaché au Palais de Queluz prés de Lisbonne. Originaire du sud du Chili et d’Argentine, f. magellanica est une espèce rustique bien connue pour sa rusticité en Bretagne.
Section Hemsleyella, 15 espèces originaires des Andes tropicales
Section Fuchsia, 65 espèces et 2 sous espèces originaires des Andes du Venezuela au sud de l’Argentine. C’est la section la plus importante par ses variations de taille, de disposition des fleurs, aux tubes beaucoup plus longs que les pétales, aux pétales très colorés.
Section Procumbentes, 1 espèce. Son port rampant (ou procombant) présente des branches pouvant atteindre 5 à 6m. les fleurs érigées, petites, sans corolle, tube jaune sépales colorés de vert et de rouge violacé, les étamines apparentes portent le pollen d’un bleu brillant.
La culture du Fuchsia en extérieur est possible en terrain ensoleillé, mais aussi à l’ombre et surtout à mi-ombre dans une terre bien drainante et riche pour assurer le développement des rameaux nouveaux chaque année. Si on ne coupe pas les branches avant l’hiver, les feuilles sèches protègeront la souche et la taille sera faites à la fin de l’hiver avant le départ de végétation soit, les branches sont coupées avant l’hiver, et dans ce cas la souche peut être protégée par un apport de fougères ou de feuilles sèches, n’oubliez pas, le Fuchsias craint l’humidité.
Multiplication simple par bouturage de rameaux au printemps, mais aussi en été. Essayez le marcotage des branches basses. A la taille d’automne, faites des petits fagots 3 à 5 branches de 10cm et enterrez-les à 5 cm, recouverts de terre et de sable, au printemps un nouveau plant sortira de terre
En 2003, des bretons voyageurs de Vannes et de Pont Aven ont ramené en faisant fi des règles sanitaires des fuchsias du Brésil porteurs de l’Aculops fuchsiae. Cette maladie propre au fuchsia s’est vite répandue dans le Morbihan puis dans les autres départements bretons atteignant aujourd’hui la basse Normandie. Symptômes de début, après un flétrissement des bourgeons terminaux, les feuilles se couvrent d’un voile blanc silmilaire à l’oïdium. Apparaissent ensuite les galles qui finissent par rougir. Enfin, les fleurs se déforment et toute nouvelle croissance est stoppée les dégâts sont importants. Ils sont provoqués par un acarien qui vit et se reproduit dans les plis ainsi causé par ses piqures. Une branche peut contenir 15000 acariens. Aucun produit n’est efficace. Les branches doivent alors être coupées et brulées. Ne jamais composter ou mettre en décharge les branches atteintes pour éviter la propagation de cette maladie très grave. Désinfecter les sécateurs après usage. Puis signaler l’attaque au FREDON Bretagne.