Section roses de la SNHF
La taille des rosiers (24 avril 2018) par Bernard GAGNANT
La taille est indispensable pour la quasi-totalité des rosiers, qui peuvent vivre parfois jusqu’à 80 ans et se régénèrent par la base (basitonie). Ses avantages sont les suivants :
* rajeunissement,
* augmentation de la floraison et de sa durée,
* maîtrise du volume de la plante,
* renforcement de la résistance aux maladies (aération).
Seuls les rosiers botaniques (sauvages) peuvent ne pas être taillés, car ils s’auto-régulent.
La taille se fait toujours par le biais d’une coupe inclinée vers le côté opposé à l’œil conservé et à 2 ou 3 mm au-dessus de celui-ci afin d’éviter la formation de chicots. Elle doit être sévère si le rosier est faible et inversement.
Les rejets issus du porte-greffe, qui sortent de terre, sont de couleur vert clair et comptent un nombre de folioles supérieur à celui des feuilles du rosier doivent être supprimés à leur base en creusant jusqu’à la racine dont ils sont issus.
La différenciation des bourgeons, selon qu’ils sont à bois ou à fleurs est le phénomène connu sous le nom d’induction florale. Elle résulte du stress de la taille et de facteurs extérieurs, tels que le froid, l’humidité et l’alimentation de la plante. Un excès d’azote favorise le développement végétatif , alors qu’un excès de carbone profite à la floraison.
D’une façon générale, les rosiers dits modernes (créés après 1930) fleurissent sur le bois de l’année ; ils seront taillés en mars après une pré-taille à l’automne.
A l’inverse, les rosiers anciens, souvent grimpants et non-remontants fleurissent sur le bois de l’année précédente et seront taillés en juillet après la floraison, mais jamais en mars.
1. Les rosiers buissons (50 -90 cm de hauteur)
La taille de ces rosiers a pour objet de créer un puits de lumière à son centre. A cette fin, on les rabattra à 10 cm (3 à 4 yeux) et on ne conservera que 3 à 5 branches si la plante est jeune et 5 à 7 si le rosier est âgé. On coupera les branches au-dessus d’un œil dirigé vers l’extérieur en visant à donner au rosier la forme d’un gobelet.
2. Les rosiers arbustifs non remontants (120-200 cm de hauteur)
Comme ils fleurissent sur le bois de l’année n-1, on les taillera après leur floraison en supprimant les rameaux défleuris et en raccourcissant les pousses les plus vigoureuses.
3. Les rosiers arbustifs remontants
Par exemple : « Penelope », « Brocéliande », « Westerland », « Blanc Double de Coubert » au très beau feuillage.
Les tailler après la floraison permet de garantir la remontée ; on simplifiera la charpente en diminuant le nombre des pousses et en coupant à l’aisselle d’un rameau à 5 folioles. Une pré-taille d’automne est recommandée ainsi qu’une taille courte durant les deux premières années.
4. Les rosiers grimpants (2 -3m de hauteur)
Leur taille consistera en une suppression de nombreux rameaux verticaux suivie d’un palissage horizontal des branches conservées.
Grimpants non remontants : « Albéric Barbier »
Grimpants remontants : « Pierre de Ronsard » (blanc), « Messire Delbard » (rouge)
5. Les rosiers lianes (4 à 10 m)
Presque toujours non remontants, ces rosiers seront taillés en juillet, car ils fleurissent sur le bois de n-1. Exemple : « Félicité et Perpétue »
6. Les rosiers paysages
A l’instar de « La Sevillana », ces rosiers modernes seront taillés en mars, car ils fleurissent sur le bois de l’année.
7. Les rosiers tiges
Ils sont l’assemblage de 3 rosiers superposés : le porte-greffe , la tige rigide et la tête. On taillera celle -ci comme un rosier -buisson.
8. La restauration des vieux rosiers
On conservera les jeunes pousses, repérables à leur couleur verte ou bordeaux, et on supprimera progressivement les vieilles tiges, noires ou grises.
9. Les équipements de la taille
– Gants en cuir « spécial rosiers »
– Scie arboricole pliante
– Sécateur en acier Bahco (250 à 450 g)
– Vaccin anti- tétanique (à renouveler tous les 10 ans)
Bertrand LEROY