Dimanche 12 octobre, nous avons assisté à la conférence de Jean-Hubert Gueguen, botaniste amateur et médecin phytothérapeute qui soigne par les plantes depuis plus de 40 ans. Le sujet portait sur la botanique et les plantes médicinales avec comme thème principal les solanacées.

CONF JH GUEGUEN brugmansia
CONF JH GUEGEN datura stramonium
CONF JH GUEGUEN pétunia

En première partie, Monsieur Gueguen a approfondi nos connaissances sur les solanacées, dont font partie entre autre la pomme de terre, la tomate, le physalis, le pétunia, le datura et la belladone.

Les solanacées sont apparues il y a plus de 75 millions d’années lors du déploiement du règne végétal ; de l’ordre des Solanales qui comprend 5 familles dont les solanacées et les convolvulacées (ex. le liseron).

La caractéristique de cet ordre est son calice accrescent au fruit : calice + graines.

Les solanacées sont la famille de « l’ombre de la nuit ». Elles peuvent être annuelles ou pérennes, herbacées ou arbustives, arbres ou lianes (le brugmansia est un des plus toxiques de cette famille).

Citons quelques caractères généraux des solanacées :

Leurs tiges sont souvent couvertes de poils glandulaires, parfois épineuses qui s’élèvent à la verticale, puis les rameaux retombent en ombrelles pesantes. Le but des poils est de capturer des insectes attirés par l’odeur sécrétée par les poils glandulaires. C’est un degré varié de carnivorisme, les solanacées carnivores n’ayant pas la capacité d’absorber les protéines de l’insecte (ex. le pétunia).

Leurs feuilles répondent aussi aux règles de la famille : simples ou composées. Elles fanent souvent rapidement par exemple la tomate qui ne maîtrise pas bien l’élément eau. Froissées, elles dégagent un odeur peu agréable.

Leurs fleurs peuvent être bisexuées, hermaphrodites. Pentamères elles sont toujours constituées ainsi : très régulières et bien construites : 5 sépales souvent soudées (calice), 5 pétales toujours soudés (corolle), 5 étamines alternant avec les pétales, l’ovaire supère (2 à 5 carpelles soudés, terminés par 1 style et stigmate.

Les fruits dont la baie est dominante, remplie de substance plus ou moins liquide dans laquelle baignent les pépins. Jusquiame, datura, pétunia, tabac ont des fruits de type capsule (pyxide). En botanique, la pyxide est un fruit sec déhiscent : c’est une capsule qui s’ouvre par déhiscence transversale ou circulaire, le sommet de la capsule s’ouvrant comme un couvercle et libérant les graines.

Étonnant : l’Avocat que nous consommons est une baie, sa graine est le plus gros des pépins, alors que nous le nommons « noyau » !.

Les graines, très nombreuses, ont une longévité allant de 10 à parfois 100 ans.

Pour conclure que la plante soit végétative ou florifère, elle répond a une organisation structurée par des forces psychiques (liées à nos émotions, nos sentiments) et astrales (silice minéral de la lumière, très important au niveau de la croûte terrestre, le soleil, l’eau).

Toxicité des solanacées ?

Il faut retenir qu’elles sont toutes toxiques (cf. professeur Aline Raynal), au moins au niveau d’une de leur partie ou à un stade de leur développement. Prudence donc…

En seconde partie, Monsieur Gueguen a développé leur toxicité. Il insiste sur le fait que toutes les solanacées sont toxiques entraînant toujours des troubles nerveux. Le seuil de toxicité est variable selon les individus. Aucun problème chez l’oiseau, risque mortel pour certaines plantes si ingestion chez l’homme. Par contre, à dose homéopathique, beaucoup de solanacées ont des effets thérapeutiques sur notre santé.

ENTRE LÉGUMES À GRAND SUCCÈS ET REMÈDES MAJEURS…

La pomme de terre (solanum tuberosum)

L’histoire de la pomme de terre vient de connaître un véritable bouleversement. Si ce tubercule occupe depuis des millénaires nos assiettes, ses origines précises restaient floues pour les experts.

Grâce à une étude d’ampleur internationale tout juste publiée, la filiation du plus célèbre des légumes racines bascule : la pomme de terre aurait pour ancêtre… une tomate.

Avec la poussée montagneuse, la modification climatique a considérablement fait chuter les températures provoquant une sélection des végétaux dont certains ont disparu. Originaire de la Cordillère des Andes, le plant dont la tige et les racines étaient solides et rigides mais sans tubercule, a rencontré au Pérou un plant de tomate : l’hybridation naturelle a donné un plant à la tige plus souple, moins de racines mais avec la formation de tubercules de réserve aux extrémités racinaires.

Notre solanum tuberosum est constitué de 40 % de gène de tomates et 60 % de gène de pomme de terre primitive.

Un conseil, ne mangez pas que des pommes de terre, variez avec les céréales (grains de blé).

Et connaissez-vous l’amoureux des solanacées ? C’est le doryphore qui ne consomme que cette famille !. Il pénètre profond dans le sol quand le froid arrive et aux premières chaleurs il refait surface pour se nourrir, la femelle pouvant pondre jusqu’à 800 œufs par an ! Le doryphore a été apporté du Mexique vers Bordeaux, à la fin de la 1ère guerre mondiale.

Les tomates (solanum lycopersicum)

Originaire d’Amérique du Sud (Mexique) la tomate primitive ressemblait à une petite cerise. Les sélections successives ont donné de nombreuses variétés qui embellissent les assiettes.

Riche en vitamine A elle peut être consommée crue ou cuite. Le lycopène qu’elle contient (pigment rouge contenu également dans la pastèque, le pamplemousse rose, la grenade, le cynorhodon) a notamment des actions préventives contre le cancer du sein et de la prostate.

Attention toutefois, consommer trop de tomates peut déclencher des cystites, chez certaines personnes sensibles.

L’aubergine (solanum melongena)

Elle est la seule à ne pas venir d’Amérique du Sud. Née sauvage en Afrique de l’Est, elle s’est développée et a été domestiquée en Indonésie, au Sri Lanka et en Inde.

Souvent épineuse, l’aubergine devient légèrement toxique surtout par temps chaud et sec (vos nuits seront cauchemardesques en raison de l’alcaloïde quelle contient naturellement).

Le poivron (solanum capsicum)

Ce poivron-piment peut être extrêmement fort (échelle de Scoville). Sa substance n’étant pas soluble dans l’eau, pour atténuer la sensation de brûlure, il faut boire du lait ou de l’huile, la matière grasse diluera l’effet.

Le goji (lycium barbarum – lycium de Chine)

Pouvant atteindre une hauteur de 2 m à 2,50 m, la baie du goji est riche en vitamine A et C.

Les flavonoïdes qu’elle contient sont un excellent anti-oxydant, anti-diabétique, protecteur au niveau du nerf optique.

Comme elle contient aussi des alcaloïdes, il faut limiter sa consommation journalière avec d’éviter une dilatation de vos pupilles ! Pour un individu de 70 kg pas plus de 140 g de goji.

Lashwagandha (withania somnifera) – ginseng indien

Cette plante médicinale, dont le fruit est à l’intérieur du calice comme l’amour en cage (Physalis), est très riche en antioxydants et en substances adaptogènes. Cette plante aide à supporter des circonstances difficiles de la vie (physique, psychique) et apaise. Le Gaba est un neuro médiateur – Cultivé vers Crozon, il est produit en laboratoire à Bénodet.

Monsieur Guegen a poursuivi son exposé sur les bienfaits des solanacées, certes toxiques mais assimilées à très faibles doses elles peuvent aider en ophtalmologie, troubles cardiaques, neurologiques, digestifs…

et comme en ce moment la récolte des physalis va commencer, il faut attendre que le fruit soit bien mûr avant de le consommer. Il a des vertus diurétiques et élimine l’acide urique.

Pour en savoir plus :

JARDIN BOTANIQUE et MÉDICINAL de la CHARTREUSE à Brech (visites programmées sur RV au printemps, consultez leur site)

https://jardinbotaniquechartreuse.fr/plan-du-jardin/

La  découverte de l’origine de la pomme de terre : de nombreux sites décrivent cette étude d’ampleur internationale.